Chère Valérie,
Tu es débarquée chez nous un jour pour nous annoncer que tu venais de t'inscrire au 1/2 marathon d'Ottawa. Tu mentionnais que tu le faisais pour te remettre en forme, mais également et surtout en mémoire de ta mère, aujourd'hui décédée d'un cancer. Ce jour-là, tu as eu beaucoup d'impact sur moi.
J'étais un peu fragile probablement. Je me cherchais en tout cas, ce jour-là, c'est sûr. Ça faisait quelques jours que je tenais réellement à me remettre en forme...j'avais pas le goût de m'inscrire dans un gym. Donc ton message trouvait en moi un écho favorable. Cependant c'est la cause qui te menait qui me toucha le plus. Mon grand-père, que j'aimais beaucoup, est décédé d'un cancer. Mon père, qui avait déjà souhaité participer à un tel marathon, a combattu un cancer très grave et en est remis aujourd'hui. Sans trop savoir pourquoi, après t'avoir écouté quelques instant...faut dire que tu rayonnais de joie et de confiance..., j'avais déjà pris ma décision; j'allais courir à Ottawa moi aussi. J'ai pris quelques heures pour y penser comme il faut...et puis je me suis garoché sur internet. En 2 minutes j'étais inscrit et la minute suivante tous mes contacts facebook étaient au courant. Je venais de me mettre en danger....j'avais plus le choix de le faire. Je suis tellement content aujourd'hui de l'avoir fait!!
Lorsque je te l'ai annoncé, t'étais vraiment contente de savoir que j'embarquais dans l'aventure. J'ai tout de suite senti qu'on allait s'encourager mutuellement, qu'on allait se soutenir. Mais t'es allé bien au delà. Toi, la prof d'éducation physique; tu t'es mis à me parler de mon entraînement, tu m'as donné pleins de conseils, tu t'informais de mes temps, t'étais-là pour moi et puis tu m'as même prêté ta fameuse montre GPS. T'as été comme une mère-entraîneur pour moi!! Un jour on a fait un parcours de 12 km ensemble! Et par la suite, tu t'es mise à avoir mal à la hanche. Au départ, tu mentionnais que ça te faisais un peu mal...ça arrive parfois quand on s'entraîne, mais ça a continué de te faire mal. Tellement qu'après un certains temps, à cause de cette douleur, tu as été obligée d'arrêter ton entraînement. Tu m'as tout de suite mentionné que ça allait revenir...et qu'après tu allais reprendre. Par contre, plus le temps passait et moins tu courais...plus tu t'inquiétais de ta condition et de ta participation. J'ai finalement commencé à me poser les questions que tu devais te poser depuis plusieurs jours déjà; Va-t-elle pouvoir reprendre la course? Elle doit être entraînée! Qu'advient-il si elle ne peut pas...? C'est elle qui y tenait tellement...pour sa mère! Le temps filait de plus en plus vite, et quand j'allais t'emprunter ta montre je m'informais de moins en moins de ta condition. Parce que je savais que ça te faisait de la peine d'envisager le pire scénario. Nous autres là-bas...et pas toi!!
Puis bientôt la dernière semaine avant l'événement se pointa le bout du nez. «Et puis?»; t'ai-je demandé. «J'y vais qu'en même.»; tu m'as répondu. Sur le coup, je ne savais pas trop quoi dire. Je venais de compléter un 17 km et je trouvais que c'était bien difficile finalement...et je me projetais le fait que tu ne t'entraînais pas depuis au moins 4 semaines. Elle ne sera pas capable...c'est que je pensais...mais du même coup, je savais pourquoi tu voulais y être et pourquoi tu allais y être malgré tout; pour ta mère. À ce moment-là, j'ai eu plusieurs fois de bonnes pensées pour toi. J'espérais que tu sois capable. Tu prenais ça avec un grain de sel, tu blaguais même. Je me disais; «Au pire, elle va finir en marchant...effectivement....c'est pas si pire. Ok! Vas-y!! GO VAL GO!».
Nous voilà donc à Ottawa; t'as toujours mal à ta hanche...t'as du fun de ça, mais on sent que t'as hâte de savoir; Comment ça va se passer? Nous sommes chez un couple d'amis à toi qui nous accueillent pour le week-end! Je suis un jeune homme comblé, tu t'occupes même de mon hébergement...estie c'est tu pas du service maternelle ça!! : ) Et en me couchant, ce soir-là, je t'ai réservé un petit bout de ma prière...pour que ça se passe bien pour toi le lendemain. J'espérais que tu puisses terminer la course avec un grand sentiment de fierté toi aussi. Et puis très rapidement la course arriva. Tu l'as abordée avec un beau grand sourire...tu l'as couru avec la même attitude je crois...tu as pris ton temps...pis tu l'as fait!!!! T'as réussit à courir 21 km malgré que ça faisait plus d'un mois que tu ne t'entraînais plus! Ça c'est un exploit en soit! C'est pas un exemple a donné...parce que d'après moi..t'as encore mal aux jambes au moment de lire ces quelques lignes (hihihi), mais l'important c'est que tu as réussit!!!! BRAVO!! T'as eu assez de volonté et de détermination pour passer à travers! WOW!!
En terminant, je tiens à te remercier profondément. Sans toi je n'aurais jamais découvert à quel point est-ce que j'aime la course à pied...parce que je n'aurais jamais couru une pareille distance. Sans toi je n'aurais sans doute pas été aussi efficace dans mon entraînement; à cause de tes conseils et à cause de ta fameuse montre GPS (quel outil hallucinant pour un coureur). Sans toi je n'aurais assurément pas accordé autant de sens à cet événement. MERCI POUR TOUT! Je n'oublierai jamais! Ton amitié est très précieuse pour moi et pour nous, et longue vie à cette amour qui unit nos familles.
Je sais désormais que ce n'est pas pour rien que la vie a fait en sorte qu'on choisisse de s'établir à quelque pas de chez toi.
Je t'embrasse!
Ton ami J-F
Wow! C'est tellement beau. C'est vrai que notre amie est un exemple de persévérance. Je l'aime pour toute cette intensité qu'elle dégage autour d'elle. Elle rayonne. Bravo.
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