jeudi 3 juin 2010

1/2 Maraton d'Ottawa...Quelle expérience!!

Quelle expérience je viens de vivre!! Je tiens à partager ça avec toutes vous autres; ceux qui le feront peut-être un jour, ceux qui n'auront jamais la chance de le faire et à qui j'espère bien le faire ressentir.

Tout d'abord, vous devez vous plonger dans le processus qui nous mène à un 1/2 marathon. Tu peux pas partir comme ça et aller courir pendant plus d'une heure sans te préparer (...en tout cas pas moi y'a 2 mois)  : ) Donc ça veut dire que tu dois rigoureusement t'entraîner à raison de 3 à 4 fois par semaine pendant plus de 2 mois. Tu te tapes des entraînements qui se doivent d'être efficaces; parce que tu veux progresser. Conséquence: tu souffres, tu te pousses à bout à chacune des fois. Au fil du temps, tu te sens changer, tu as les tissus rempli d'acides lactique. Tu sens ta progression, ça te motive et tu y mets encore plus de coeur. Tu es de plus en plus en confiance. Tu te rapproche de plus en plus rapidement du jour fatidique, le temps fil. Tu fais de plus grande distance (17 km) lors de certains entraînements et puis tu pousses encore plus.  Ton corps doit connaître la distance, accepter la douleur et l'ampleur de la tâche qui l'attend. Et puis voilà...tu y arrives, le fameux jour du départ pour le marathon d'Ottawa....

Dès mon arrivée en ville (Ottawa),  je me suis précipité vers le site.  Je voulais voir l'endroit du départ!!  Je tenais à me faire une image mentale. Il y avait du monde partout. On sentait qu'il se passait quelque chose en ville.  Imaginez; 1 personnes sur 5 avait un dossard sur le dos. C'était excitant! J'avais hâte de débarquer de la voiture.... Ça m'a pris 45 min pour me rendre compte qu'il n'y avait aucun stationnement libre à moins de 3 km du site.  J'ai donc vu le point de départ du marathon à partir d'un coin de rue, d'où j'attendais que la lumière passe au vert, mais c'est le seul point de vue auquel j'ai eu droit!! Comme il se faisait tard, j'ai choisi d'abandonner ma quête pour me diriger chez les gens qui m'accueillaient pour le week-end! (Rassurez-vous je vais parler de la course dans 2 secondes...c'est juste que j'ai tellement été bien accueilli par les amis que Valérie m'a présenté...que je tiens à leur faire un petit clin d'oeil ici) On s'est d'abord présenté, on a jasé, on a rit, on a bien mangé, on a eu de drôles de sujets au cours du repas (Marc-André était quasiment traumatisé! lol). Ils ont été des super hôtes!! (Un gros merci à vous deux; Marie-Pier et Marc-André!!) Et puis après cette belle soirée, on s'est couché. Là c'était vrai, la fébrilité montait en moi. Les yeux ouverts dans le noir, je me disais que la prochaine étape c'était mon réveil. Je visualisais déjà qu'une heure après celui-ci, je serais sur le site de la course en train de m'étirer. Hiiiiiiiiiii...est-ce que ça se passera bien? Est-ce que je suis suffisamment prêt?? Sachez que j'ai eu un peu de misère à fermer l'oeil ce soir-là!

Et puis voilà qu'arrive le matin, Marie-Pier  nous attendait avec des super shake de coureur; pleins de fruits, de protéines, de yogourt et d'amour. Vite on déjeune, on est un peu en retard sur l'horaire, on saute dans la voiture...direction Ottawa downtown.  Une fois sur place, on enfile notre dossard, notre puce (petit bidule électronique qui permet de prendre ton temps individuel) et puis on commence à s'étirer doucement! Et puis nous voilà..à quelques instants du grand départ, dans le village des coureurs. Autour de moi, y'a des coureurs partout...partout. Y'en a de toutes les sortes; des gros, des petits, des longs, des courts, des "y réussira jamais..y va mourir avant" et également plusieurs "as-tu vu la machine à courir"! Tout le monde est en processus de préparation pour "LE" grand départ qui semble imminent!! La fébrilité est déjà palpable!  Et puis vient LE moment, celui où on doit se rendre au fil de départ. Plus on s'avance, plus y'a du monde. Nous sommes environ 10 000 personnes à prendre part au 1/2 marathon. On s'encourage une dernière fois toute la gang et puis on se rend dans notre groupe de départ respectif. Parce qu'au moment de l'inscription on devait stipuler dans quels groupes de départ on souhaitait être; ceux qui courent leur 21 km en 1:30heure, en 1:35heure...et ainsi de suite par tranche de 5 minutes.  Je commence à avancer, tantant de me frayer un place au coeur de la foule.... Et puis après une cinquantaine de pas, à même les coureurs du peloton de tête, me voilà...enfin...sur ma position de départ. Pour moi c'est un moment historique!

Bientôt, j'entends l'officiel qui nous annonce qu'il ne reste que 30 secondes avant le départ. Le temps se fige pour moi; je décide de prendre ces précieuses 28 secondes restantes afin d'imprégner mon esprit de ce très significatif moment de vie. Je souhaite cristalliser le souvenir  de mon premier départ. Je regarde autour de moi; tout le monde est concentré et excité. J'ai un méga sourire,  je lève les yeux vers le ciel pour remercier la vie de me permettre de courir ainsi; d'avoir la santé pour le faire. J'en profite pour me remercier un peu moi-même d'avoir donner l'effort nécessaire tout au long de mes entraînements, ce qui fait en sorte que j'y suis...drette-là!  C'est à cette instant précis que l'officiel commence son compte à rebours, je prends une grande respiration; 5...4...3...2...1...Paf! C'est parti!!! On avance pour traverser la ligne de départ. Tout le monde cri, il y a des milliers de gens qui sont massés le long du parcours. Une fois la ligne de départ traversé, on sait que notre chrono perso est parti...ça y'est on est en pleine course!! C'est écoeurant!! Regardez les photos!



Imaginez-vous au milieu du peloton en train de passer devant le parlement. Vous courez, y'a du monde partout autour de vous. Haaahhh! C'était extra! Tu cours, tu cours...sans jamais t'arrêter. Au début, tout se passe super bien...comme prévu. Tu continues d'avancer, tu traverses un pont, tu passes plusieurs rue en pentes, et puis tu approches de ton 5ième kilomètres. Aucune fatigue, juste la joie d'être-là et de courir avec tout ces athlètes. Et puis la route s'étire, tu cours toujours, tu te rapproches bientôt du 10ième km. Sans le vouloir tu dois céder du terrain sur les premiers coureurs qui sont visiblement beaucoup plus hot que toi!  : )  Ce qui est important dans ce genre de course c'est de respecter tes limites et d'être hyper à l'écoute de son corps. Tu dois faire "TA" course et non une course...je ne suis pas encore rendu au niveau de l'élite; qui sait un jour peut-être. Je continue de courir, je sens que la fatigue commence à se faire sentir, mais je suis bien parce que je la connais maintenant celle-là.  À cet instant, je passe devant un monument; c'est la statut de Maurice Richard, le vrai. Je prends le temps de le regarder droit dans les yeux et je me dis en moi-même: «Toi t'aurais jamais lâché!!». Ça m'a donné comme un surplus de volonté, parce que vous devez savoir qu'à l'habitude; je m'accorde 2 à 3 pause de 30 secondes sur de très longues distances. Cependant avec la détermination qu'il y avait dans les yeux de Maurice s'en était fait, j'allais compléter toute la course sans m'arrêter... y'a une sorte de Maurice Richard en moi!! Je continue à courir encore et... encore. À courir de la sorte nous voilà bientôt arrivé au 16 km.  C'est là que l'épreuve devient une véritable épreuve. Je cours toujours, mais les douleurs sont présentent un partout dans mes jambes. Je cours, et à très bonne vitesse étonnamment, mais je ne réussit plus à dépasser personne. Je sens que je dois m'accrocher.  À cette instant-là, on approche du 17ième km (c'est la plus grande distance que j'ai fait auparavant....Je m'apprête à vivre une étape qui m'est inconnu jusqu'à maintenant.), je dois avouer que j'aurais pris un petite pause si j'avais été seul en entraînement, mais y'a du monde partout autour qui nous encourage. Alors je lève les yeux vers le ciel et je demande à mon grand-père de m'aider. Je regarde le ciel en dédiant mes derniers kilomètres à tous les projets que je caresse et qui me tiennent à coeur. Si j'ai la détermination nécessaire pour outre passer la douleur et la fatigue, que la vie en soit témoin; je ferai en sorte d'aborder toutes ses contraintes de la même façon...et je réussirai. J'ai soudainement été envahi par la confiance....un sentiment très apaisant. J'ai senti que je ne casserais jamais. Était-ce l'orgueil ou une puissance divine qui me soulageait? Je m'en fous...c'était-là...cette force-là est en moi...elle m'habite.  Grâce à ça elle je me sens prêt à faire face à n'importe quoi...la plus grande des folies, la pire des épreuves...je l'accueillerai de la même façon: avec souplesse et détermination.  Armé de cette nouvelle énergie, j'ai eu envie de courir encore plus vite vers le fil d'arrivée, mais j'étais plus capable d'accélérer. C'est long en maudit 21 km...sacréfice... sur le dernier km tout le monde me dépassait (j'étais derrière le peloton de tête...c'était les meilleurs...hein! On ne l'oublie pas...Ok?). J'aurais aimé en faire autant qu'eux, mais c'était plus grave...j'étais ailleurs...j'avais déjà le sourire aux lèvres. Je courais encore...et j'étais à quelques mètres de la ligne d'arrivée. J'étais en train de réussir! Et là, j'ai aperçu le chronomètre qui surplombait la fin du parcours. Il indiquait 1:42:08 (environ), c'est à ce moment que je me suis dit que je n'allais pas le laisser passer la barre des 30 secondes. Pourquoi? J'en ai aucune idée. Qu'est-ce que quelques secondes sur une course de 1heure 30min. Ben pour moi à cet instant-là, c'était super important! Alors je me suis mis à pousser....et croyez-le ou non...j'ai terminé à 1:42:30!!! (Mon vrai temps, par rapport à ma puce personnelle, est 1:42:01. Le temps indiqué sur le chrono générale est établit en fonction du "PAF" signal de départ!). J'avais réussit!!!! J'était tellement heureux....je me suis dirigé vers un lieu plus tranquille. En m'y rendant, on m'a remit une médaille symbolique. J'étais super content! Tout le monde en recevait une, mais de me la faire mettre au coup...c'était très cool!! Je savais que je la méritais, c'est peut-être pour ça que je l'appréciait autant.  En tout cas, je suis allé m'étirer un peu plus loin....j'ai dû avoir la banane dans face (vous devriez comprendre: un sourire dans le visage) pendant un bon 15 min sans arrêt. Et en écrivant ces quelques lignes....j'ai soudainement le même sourire qui me vient. 

Ottawa 2010; On me l'a proposé, je m'y suis inscris, je m'y suis préparé, j'y suis allé et puis je l'ai fait!! J'en suis fier!

Et je le ferai encore!!

JF Bastien...futur marathonien!



Merci Val!


Chère Valérie, 

Tu es débarquée chez nous un jour pour nous annoncer que tu venais de t'inscrire au 1/2 marathon d'Ottawa. Tu mentionnais que tu le faisais pour te remettre en forme, mais également et surtout en mémoire de ta mère, aujourd'hui décédée d'un cancer.  Ce jour-là, tu as eu beaucoup d'impact sur moi.

J'étais un peu fragile probablement. Je me cherchais en tout cas, ce jour-là, c'est sûr. Ça faisait quelques jours que je tenais réellement à me remettre en forme...j'avais pas le goût de m'inscrire dans un gym.  Donc ton message trouvait en moi un écho favorable. Cependant c'est la cause qui te menait qui me toucha le plus.  Mon grand-père, que j'aimais beaucoup, est décédé d'un cancer. Mon père, qui avait déjà souhaité participer à un tel marathon, a combattu un cancer très grave et en est remis aujourd'hui. Sans trop savoir pourquoi, après t'avoir écouté quelques instant...faut dire que tu rayonnais de joie et de confiance..., j'avais déjà pris ma décision; j'allais courir à Ottawa moi aussi. J'ai pris quelques heures pour y penser comme il faut...et puis je me suis garoché sur internet. En 2 minutes j'étais inscrit et la minute suivante tous mes contacts facebook étaient au courant. Je venais de me mettre en danger....j'avais plus le choix de le faire. Je suis tellement content aujourd'hui de l'avoir fait!!

Lorsque je te l'ai annoncé, t'étais vraiment contente de savoir que j'embarquais dans l'aventure.  J'ai tout de suite senti qu'on allait s'encourager mutuellement, qu'on allait se soutenir. Mais t'es allé bien au delà.  Toi, la prof d'éducation physique; tu t'es mis à me parler de mon entraînement, tu m'as donné pleins de conseils, tu t'informais de mes temps, t'étais-là pour moi et puis tu m'as même prêté ta fameuse montre GPS. T'as été comme une mère-entraîneur pour moi!! Un jour on a fait un parcours de 12 km ensemble! Et par la suite, tu t'es mise à avoir mal à la hanche. Au départ, tu mentionnais que ça te faisais un peu mal...ça arrive parfois quand on s'entraîne, mais ça a continué de te faire mal.  Tellement qu'après un certains temps, à cause de cette douleur, tu as été obligée d'arrêter ton entraînement.  Tu m'as tout de suite mentionné que ça allait revenir...et qu'après tu allais reprendre. Par contre, plus le temps passait et moins tu courais...plus tu t'inquiétais de ta condition et de ta participation.  J'ai finalement commencé à me poser les questions que tu devais te poser depuis plusieurs jours déjà; Va-t-elle pouvoir reprendre la course? Elle doit être entraînée! Qu'advient-il si elle ne peut pas...? C'est elle qui y tenait tellement...pour sa mère! Le temps filait de plus en plus vite, et quand j'allais t'emprunter ta montre je m'informais de moins en moins de ta condition. Parce que je savais que ça te faisait de la peine d'envisager le pire scénario. Nous autres là-bas...et pas toi!!

Puis bientôt la dernière semaine avant l'événement se pointa le bout du nez. «Et puis?»; t'ai-je demandé. «J'y vais qu'en même.»; tu m'as répondu. Sur le coup, je ne savais pas trop quoi dire.  Je venais de compléter un 17 km et je trouvais que c'était bien difficile finalement...et je me projetais le fait que tu ne t'entraînais pas depuis au moins 4 semaines.  Elle ne sera pas capable...c'est que je pensais...mais du même coup, je savais pourquoi tu voulais y être et pourquoi tu allais y être malgré tout; pour ta mère.  À ce moment-là, j'ai eu plusieurs fois de bonnes pensées pour toi. J'espérais que tu sois capable. Tu prenais ça avec un grain de sel, tu blaguais même. Je me disais; «Au pire, elle va finir en marchant...effectivement....c'est pas si pire. Ok! Vas-y!! GO VAL GO!».

Nous voilà donc à Ottawa; t'as toujours mal à ta hanche...t'as du fun de ça, mais on sent que t'as hâte de savoir; Comment ça va se passer?  Nous sommes chez un couple d'amis à toi qui nous accueillent pour le week-end! Je suis un jeune homme comblé, tu t'occupes même de mon hébergement...estie c'est tu pas du service maternelle ça!!  : )  Et en me couchant, ce soir-là,  je t'ai réservé un petit bout de ma prière...pour que ça se passe bien pour toi le lendemain. J'espérais que tu puisses terminer la course avec un grand sentiment de fierté toi aussi. Et puis très rapidement la course arriva.  Tu l'as abordée avec un beau grand sourire...tu l'as couru avec la même attitude je crois...tu as pris ton temps...pis tu l'as fait!!!! T'as réussit à courir 21 km malgré que ça faisait plus d'un mois que tu ne t'entraînais plus! Ça c'est un exploit en soit! C'est pas un exemple a donné...parce que d'après moi..t'as encore mal aux jambes au moment de lire ces quelques lignes (hihihi), mais l'important c'est que tu as réussit!!!! BRAVO!! T'as eu assez de volonté et de détermination pour passer à travers! WOW!!

En terminant, je tiens à te remercier profondément. Sans toi je n'aurais jamais découvert à quel point est-ce que j'aime la course à pied...parce que je n'aurais jamais couru une pareille distance. Sans toi je n'aurais sans doute pas été aussi efficace dans mon entraînement; à cause de tes conseils et à cause de ta fameuse montre GPS (quel outil hallucinant pour un coureur). Sans toi je n'aurais assurément pas accordé autant de sens à cet événement. MERCI POUR TOUT! Je n'oublierai jamais! Ton amitié est très précieuse pour moi et pour nous, et longue vie à cette amour qui unit nos familles.

Je sais désormais que ce n'est pas pour rien que la vie a fait en sorte qu'on choisisse de s'établir à quelque pas de chez toi.

Je t'embrasse!
Ton ami J-F